Xenoblade Chronicles X : Definitive Edition

On ne peut pas dire que ce début d'année 2025 soit des plus garni sur la Nintendo Switch, mais c'est bien normal quand on sait que, dans à peine quelques semaines, la Nintendo Switch 2 va débarquer pour prendre la place de sa grande sœur. Heureusement, Nintendo continue quand même à alimenter sa machine et on pourra quand même profiter de certains titres intéressants en 2025, comme le prochain Metroid Prime Beyond ou encore un jeu Pokémon. Aujourd'hui, on va parler d'une édition définitive que beaucoup de fans attendaient sur Nintendo Switch, et c'est un jeu qui provient directement de la Wii U. Xenoblade Chronicles X est notre client du jour. La planète Mira sur laquelle on évolue est toujours autant titanesque et même parfois si intimidante que l'on reste paralysé sur place, sans savoir vraiment quoi faire. Bienvenue dans ce monde gigantesque et place sans plus attendre au test.

Graphismes : 10/10

La Wii U était poussée avec Xenoblade X dans ses derniers retranchements et, aujourd'hui encore, il est difficile de ne pas rester ébahi devant la qualité technique et artistique de certains environnements. Monolith Software a profité de l'occasion pour pousser encore un peu plus le truc avec le petit surplus de puissance que la Nintendo Switch a comparé à son aînée et le jeu est encore un poil plus joli. La console de Nintendo n'est clairement pas aussi puissante que ses consœurs de cette génération, mais l'équipe de Monolith Software prouve que sans la maîtrise, la puissance n'est rien, car on en prend toujours plein la poire même en 2025.

Les visages des personnages ont gagné au change grâce à cette nouvelle version du jeu !

Les temps de chargements sont minimes et l'étendue des terres à visiter est d'une taille difficilement concevable. Comment rester de marbre devant des montagnes d'une taille imposante, comment ne pas sourciller devant une énorme cascade pleine de charme, comment ne pas craquer et faire un camping de nuit sur le féerique continent de Noctilum, qui nous en met plein la vuegrâce à des effets lumineux à foison ? Xenoblade Chronicles X, c'est un peu le jeu de tous les superlatifs au niveau de la technique, et ce, même si deux ou trois petites choses sont critiquables. On dénote par exemple quelques textures plus fades que d'autres, quand on s'approche un peu trop, et certaines parties de la ville de New LA sont esthétiquement et techniquement bien moins convaincantes que le reste des plaines sauvages que l'on peut visiter.

Un gros vaisseau tout métallique (ouais j’étais pas très inspiré par l’image faut dire)

Le character design ne plaira pas non plus à tout le monde et pourra même rebuter certains fans de l'opus Wii, s'attendant certainement à retrouver des personnages avec un esprit plus « shônen ». Attention tout de même, les personnages ont un rendu bien plus convaincant au niveau des visages dans cette version définitive, ce qui fait quand même bien remonter le charisme de tout le monde.

Un véritable univers fait à la main par des artistes. 

Pour finir sur les petites choses, qui peuvent déranger, on peut citer un clipping assez discret malgré tout et des textures qui gagnent en qualité au fur et à mesure que l'on s'approche, si l'on est observateur. Oubliez les mondes faits de façon procédurale, on sent que Xenoblade Chronicles X a été fait soigneusement « à la main » et que chaque recoin a été étudié. Il est aussi assez impressionnant de voir la faune et la flore vaquer à ses occupations : on ne peut que tirer notre chapeau une fois de plus à l'équipe en charge du développement.

Violence : 3/10

Xenoblade Chronicles X : Definitive Edition est un RPG qui aborde quelques thèmes parfois durs. L'histoire est assez mature. Le sang ne coule pas à proprement parler, mais certaines scènes peuvent être assez violentes. Le PEGI recommande le jeu pour les gens âgés de douze ans et plus.

Jouabilité : 9/10

Reprenant grosso modo le système en temps réel du premier Xenoblade, tout en l'améliorant, Monolith Software jouait un peu la carte de la sécurité. Il faut dire que le système de base, à défaut de surprendre, était quand même fichtrement rôdé et qu'il avait l'avantage de fonctionner parfaitement avec le jeu en ligne ; fonctionnalité que proposait cet opus à sa sortie et qui est encore présente aujourd'hui. Gérer la distance entre notre avatar et l'ennemi est primordiale et l'on dispose d'une palette d'actions personnalisable à l'aide de diverses compétences dénommées « Arts », qui permettent d'effectuer des actions. Stratégique et bourrin à la fois, il faut donc prendre le temps de réfléchir avant de commettre des erreurs qui peuvent coûter la vie à toute l'équipe. Les Arts possèdent diverses caractéristiques et il sera donc parfois nécessaire, par exemple, de frapper un ennemi de dos pour pouvoir utiliser tout le potentiel d'une attaque. La plupart des gros ennemis sont dotés de différents appendices, qu'il faut s'amuser à détruire avant de pouvoir leur infliger un maximum de dégâts. Il existe divers statuts comme la « chute » que l'on peut infliger et qui se marie à la perfection avec certains artes bien précis, ce qui permet d'achever au mieux les ennemis. Comme vous l'avez sûrement compris, il faut apprendre à connaître ses ennemis ainsi que ses propres compétences pour pouvoir tirer parti au mieux de son équipe. Cette nouvelle version du jeu ajoute le cooldown rapide qui permet via l'appui d'une simple touche de passer outre le temps d'attente pour réutiliser une compétence, ce qui tend à donner un petit coup de peps supplémentaire aux affrontements. La barre se remplit petit à petit après avoir été vidée, et à la fin d'un combat, elle est entièrement remplie. Il est possible de trouver un nouveau type d'objets pour la remplir en plein combat que l'on peut gagner en explorant le monde. Une bonne idée !

D’abord on marche, après on roule dans un engin et après…

En plus de tout cela, vous pouvez rajouter un aspect « vertical » à l'exploration du monde : C'est simple : dans Xenoblade ChroniclesX , tout ce que l'on voit, on peut l'atteindre ! Une fois les impressionnants « Skells » (en résumé, des méchas) débloqués, vous vous sentirez pousser des ailes et il sera donc souvent possible de redécouvrir entièrement un continent déjà bien exploré auparavant. On peut aussi parler du Frontier Nav, qui permet grosso modo de récupérer des bonus et d'installer des sortes de points de téléportation express, qui, il faut l'avouer, sont très pratiques dans ce monde gigantesque ! Certains autres points, comme rejoindre une faction et choisir une classe, influeront un peu sur vos objectifs à réaliser pour gagner des bonus, ainsi que sur votre façon de jouer. On regrette toujours autant que les menus soient en général moins clairs et plus intrusifs que pour le premier Xenoblade, qui était déjà assez blindé de ce côté-là, mais on a noté que quelques efforts ont été faits pour cette édition définitive pour rendre le tout un peu plus digeste. On est surtout perdu à nos débuts avec, par exemple, un nombre très important de statistiques dans le menu d'équipement. Il est néanmoins toujours possible d'atténuer un peu la surcharge d'informations à l'écran pendant les combats, mais certaines informations pourraient être cruciales lors des combats difficiles, donc on préfère généralement ne rien enlever.

On vole et on tabasse des monstres dans un gros mécha !!!!

On a adoré pouvoir changer d'équipiers n'importe quand, ce qui n'était pas possible dans l'original et qui était une véritable plaie qui nous obligeait à nous rendre dans le hub du jeu et retrouver les personnages pour pouvoir les prendre avec nous. Le mieux dans tout cela, c'est que maintenant l'équipe de réserve gagne aussi en expérience, ce qui nous permet de changer de personnages plus facilement quand on en a envie. Ces ajouts sont une véritable bénédiction. Il est aussi possible dans cette version de changer l'heure de la journée à notre bon vouloir, ce qui fluidifie l'expérience de jeu. Les niveaux de Blade et de divisions ont été décimés et cela rend l'expérience de jeu plus fluide et nous évite de faire de nombreux aller et retours ; il n'y avait rien de plus frustrant de trouver quelque chose d’intéressant et de ne pas pouvoir le prendre avec nous car on n'avait pas un niveau requis dans l'un de ces deux machins. De nombreuses fonctionnalités comme la balle éclaireuse ont été mises en place pour apporter un peu plus d'explications aux joueurs, pour, par exemple, mieux comprendre comment accomplir un objectif, ce qui est une bonne chose.

Bande-son : 8/10

Il faut l'admettre, Xenoblade X propose une bande son assez audacieuse et prenait de gros risques en changeant complètement l'équipe en charge de la bande son. Exit Ace+, adieu Yoko Shimomura et place au célèbre Hiroyuki Sawano, un grand habitué de la scène anime. Certains thèmes sont complètement géniaux, d'autres sont beaucoup moins convaincants, non pas parce qu'ils ne sont pas bien composés, mais plutôt parce qu'ils ne collent pas à l'ambiance d'un RPG aussi sérieux que ce Xenoblade, X selon ce qu'il se dit. Difficile pour les fans du genre d’accepter que l'un des thèmes de combat comporte des morceaux de rap chantés à la sauce J-Pop, surtout quand on sait que le premier Xenoblade proposait une des meilleures OST que l'on avait entendues depuis des lustres. Le thème de la ville principale est d'ailleurs une véritable catastrophe industrielle et on espérait qu'elle serait changée pour l'occasion ou qu'on puisse au moins choisir une autre piste du jeu pour la caser dans la ville. Les voix japonaises sont cette fois-ci de la partie pour le plus grand bonheur des fans et c'est vraiment une bonne chose.

La direction artistique de Xenoblade Chronicles X touche parfois la perfection.

Durée de vie : 10/10

Difficile de donner une autre appréciation que la note parfaite sur ce point précis tant le jeu est immense. La création de Monolith Software allait bien au-delà de nos espérances et il faut compter au bas mot sur une centaine d'heures pour finir le jeu d'une façon « normale ». Si l'on désire s'aventurer dans la quête du cent-pour-cent, je crois qu'il est préférable de dire adieu à toute forme de vie sociale, car on pense qu'il est possible de rester dans le monde de Xenoblade X Chronicles pendant bien plus de quatre cent heures. Difficile de critiquer ce titre sur ce point tant il excelle. Le nouveau chapitre du jeu qui est exclusif à cette version nous en donne vraiment pour notre argent et on a plus d'une dizaine d'heures de jeu à parcourir dans une nouvelle zone très intéressante. En plus de cela, un mode en ligne est présent et il est possible de partir en vadrouille avec trois autres camarades pour affronter des monstres et réaliser des quêtes. Rejoindre une escouade de 32 personnes est possible, mais cela envoie grosso modo vos données de façon différée à d'autres joueurs, afin de coopérer sur des tâches bien précises et de récolter divers bonus. Il est possible d'écrire des rapports sur vos découvertes, de recruter des avatars de vos amis et de partir en mission avec trois amis pour relever des missions inédites et combattre des monstres surpuissants. En gros, on en a pour son argent !

C’est pas une grosse bestiole ça dans cet univers. 

Scénario : 8/10

Xenoblade X est très bien écrit, comme on pouvait s'y attendre, mais le rythme est malheureusement bien plus haché que pour le premier opus au niveau de l'histoire et aussi que pour les épisodes numéros 2 et 3. Le terrain de jeu que l'on nous propose est tellement gigantesque que l'histoire a du mal à s'imposer d'elle-même, surtout quand on sait que l'on nous force parfois la main pour accomplir un grand nombre de missions secondaires plus ou moins intéressantes avant de passer au chapitre principal suivant. On ne peut cependant pas dire que la découverte de la planète Mira soit inintéressante, mais il est difficile de passer sous silence qu'on aurait aimé que le scénario soit un peu plus soutenu, pour coller à la taille gargantuesque de ce magnifique univers. Heureusement que la deuxième partie du jeu est bien plus rythmée que la première, mais les moins patients qui désirent suivre une bonne histoire avec un bon rythme pourront peut-être avoir du mal à arriver jusqu'à ce point du scénario. Le nouveau chapitre du jeu offre enfin une conclusion satisfaisante et améliore encore un peu plus le rythme du jeu sur la fin. Forcément, comme l'avatar du joueur est un personnage que l'on crée en début de partie, ce dernier n'a que peu de charisme comparé à un Shulk ou à un Rein du premier opus. Heureusement que le reste de l'équipe est assez sympathique et que l'on passe au final d'agréables moments en compagnie de nos équipiers. De nouveaux personnages font une apparition dans cette version et ils ont le bon goût d'être assez intéressants. L'univers qui nous est proposé est d'une rare cohérence et rien que la planète Mira elle-même semble raconter une histoire silencieuse.

On va éliminer cette menace !

Note finale : 9/10

Cette Definitive Edition de Xenoblade Chronicles X peaufine un titre qui était parfois un peu brut de décoffrage et le rend en tous points meilleur que le jeu d'origine ! Même s'il est impossible de gommer les points qui resteront des défauts aux yeux de certains fans de la licence, comme au hasard une histoire en retrait par rapport aux autres opus ainsi que cette satanée musique de la ville principale qui sert de HUB, cette version Nintendo Switch est vraiment la meilleure des façons d'aborder le titre en 2025. Le monde que l'on visite est toujours aussi gigantesque et il est encore aujourd'hui un des plus beaux jeux en monde ouvert qui existent grâce à une direction artistique sans faille.

Les +

Plus beau qu'avant.

Les nombreux ajouts qui fluidifient l'expérience de jeu.

Une fin bien plus satisfaisante !

Le monde de Mira, toujours aussi gigantesque et sublime.

Un univers fascinant fait à la main.

Un côté exploration très prononcé.

Temps de chargement inexistant.

Durée de vie encore plus colossale que par le passé.

Système de combat solide.

Interface meilleure qu'avant.

L'exploration du monde avec les "Skells"

Les monstres géants à affronter.

La faune qui fait sa vie au fil de la journée.

Les voix japonaises enfin !

Les –

OST qui prend des risques, mais qui est parfois un peu inconstante et l'occasion ratée de remplacer le thème du HUB.

Le rythme du scénario est trop haché.

L'avatar du joueur, forcément peu charismatique comparé à Shulk du précédent opus et les autres personnages de la licence.

Menus qui restent encore un peu trop surchargés.