Like a Dragon - Infinite Wealth
Avec son septième épisode la licence, Yakuza de SEGA avait pris un gros risque en passant d'un jeu d'action à un Rpg au tour par tour. Il faut dire que d'habitude c'est plutôt l'inverse qui se passe et on est pas trop habitué à ce que ce procédé bénéficie aux fans du tour par tour. Le mieux dans tout cela c'est que c'était très bien fichu et que la plupart des fans ont adhéré à ce changement car, en plus d’apporter des bons jeux, SEGA offre à côté la licence Judgement très proche de ce que proposait les Yakuza traditionnels pour apaiser les éventuels fans qui n'aimeraient pas cette nouvelle formule. Aujourd'hui on a entre les mains Like a Dragon - Infinite Wealth ou bien Yakuza 8 pour les intimes et on peut déjà dire sans trop spoiler que la qualité est au rendez-vous. Allez on fonce sur le test.
Graphismes : 8/10
Like a Dragon - Infinite Wealth n'est pas le jeu le plus abouti de la terre techniquement parlant, c'est un fait. Le moteur de jeu de SEGA qui est utilisé pour les Yakuza commence à faire sentir un peu son âge et il sera peut-être bénéfique pour l'équipe de Ryū ga Gotoku Studio de passer à un nouveau moteur pour un futur épisode. Ce choix a quand même un point fortement appréciable pour le plus grand nombre, qui est de pouvoir proposer cette nouvelle aventure à ceux qui ne seraient pas encore passés à la nouvelle génération de consoles ou qui n'auraient pas un très bon PC. Heureusement, l'ensemble est rattrapé par deux points : La direction artistique et le fait que l'aventure se déroule en grande partie à Hawaï, ce qui aide grandement à être dépaysé d'une certaine façon. Oui, quelques animations sont parfois assez datées, oui quelques textures ne sont pas géniales et oui il y a un souci dans la gestion des PNJ que l'on peut parfois retrouver dupliqués dans un rayon trop proche à notre goût, mais le jeu arrive quand même à imposer son charme auprès du joueur. On a dénoté quelques temps de chargement un poil long de temps à autre, mais rien de bien méchant non plus. La mise-en-scène est parfois géniale et vraiment maîtrisée, alors que des fois, on a tout le contraire comme de simples dialogues façon champ contre champ assez quelconques, mais vu la taille du jeu, c'est un peu normal. Oui, le terrain de jeu est relativement grand et si on compte les intérieurs, les donjons, l'extérieur et toutes les activités annexes, le jeu est assez énorme. En combat l'ensemble est visuellement très satisfaisant. On a le droit à un nombre de compétences très élevé pour chaque héros et chaque job et les différentes attaques sont très bien mises en valeur. Sur consoles de nouvelle génération, les villes sont très crédibles avec un grand nombre de passants et de véhicules en tout genre qui permettent de vraiment s'immerger. Le titre reste toujours fluide sur Playstation 5 alors que sur Playstation 4 c'est un peu plus compliqué, même si la PS4 Pro tire un peu plus son épingle du jeu.
Violence : 8/10
Yakuza 8 n'est pas le jeu le plus violent du monde, mais il propose certaines scènes très matures et parfois violentes. Le PEGI recommande le jeu pour les 18 et plus et on pense que ce n'est pas de trop.
Jouabilité : 9/10
Passer du beat'em up bien arcade à du RPG au tour par tour pour le septième opus n'a pas dû être quelque chose de facile à faire pour les développeurs, mais on a très vite ressenti qu'ils étaient fans du genre, car la qualité était bel et bien au rendez-vous. Bien entendu, le système pondu pour le septième Yakuza était encore perfectible, car il faut dire que passé un certain point de l'aventure, il devenait un peu redondant. La faute à un petit manque de profondeur pour tenir sur une aventure aussi longue, mais ici tout a été fait pour que cela n'arrive pas. Il y a plus de jobs, plus de variété d'ennemis, plus de stratégies possibles à mettre au point, bref un peu plus de tout en somme. Par exemple les situations de jeu gagnent un peu en profondeur, car on peut pendant son tour se déplacer sur une petite zone et cela a une incidence directe sur les compétences à effet de zone. Taper un ennemi par derrière inflige plus de dégâts et bien plus d'options stratégies sont encore au menu. Couplez tout cela à une variété de jobs assez complète, et un personnage particulier dans l'équipe qui possède trois styles de combats spéciaux qu'il peut changer à volonté, et vous obtenez quelque chose qui tient la route sur plus de cinquante heures de jeu. Bien entendu, il existe aussi des faiblesses "élémentaires", des objets et même la possibilité d'utiliser des éléments du décor et vous obtenez quelque chose qui fonctionne manette en main. Yakuza ce n'est pas qu'un système de jeu principal. La licence s'est toujours évertuée à proposer du contenu en marge de la quête principale et ici ce constat est plus véridique que jamais. Une tonne de mini-jeux façon arcade sont disponibles pour le plus grand plaisir du joueur. On peut par exemple à nos heures perdues devenir un livreur de nourriture, mais façon Crazy Taxi et c'est vraiment sympa. On peut aussi jouer à des jeux d'Arcade iconiques de SEGA même à deux joueurs (!), se faire des amis, rencontrer des demoiselles via des applications de rencontre et bien, bien plus encore. Le contenu est gargantuesque et encore plus quand on prend en compte les deux gros jeux dans le jeu que l'on nous propose. Il y a toute une partie où l'on peut carrément "capturer" des ennemis pour les faire combattre façon Pokémon contre d'autres ennemis. On reste ici dans du tour par tour un peu plus classique, mais le système de jeu est suffisamment profond pour que l'on se prenne au jeu. Un autre mini-jeu quant à lui est une sorte de simili Animal Crossing assez sympathique qui peut vite faire passer le temps également. Bref, tout est fait pour que l'on reste dans le jeu le plus longtemps possible et la variété est vraiment au rendez-vous.
Bande-Son : 8/10
Les doublages japonais sont d'excellente facture et on retrouve tous les comédiens de doublage officiels de la licence. Voilà, tout le monde est rassuré comme ça. Pour ce qui est de la bande-son, elle est très sympathique et quelques thèmes se démarquent vraiment du lot, même si on pense qu'il ne s'agit pas forcément de la meilleure bande-son dans son ensemble de la licence. En tout cas les développeurs ne se sont pas moqués de nous et on a le droit à plus de 80 musiques au total, ce qui n'est pas négligeable quand on a une aventure qui dure aussi longtemps. Les bruitages sont de bonne qualité et on apprécie parfois le petit côté arcade qu'ils peuvent dégager.
Durée de vie : 10/10
Difficile de donner moins à Like a Dragon - Infinite Wealth tant il est généreux avec le joueur. Il y a du contenu partout et c'est surtout toujours fun. Like a Dragon - Infinite Wealth n'oublie jamais et assume totalement qu'il est un jeu vidéo et grâce à cela on s'amuse. Attention tout de même, ce n'est parce que le jeu est fun qu'il oublie de proposer un certain challenge. Le joueur pressé pourrait se heurter à quelques pics de difficulté et on conseille de faire le jeu avec du temps pour en profiter comme il faut. On a par contre pas trop aimé la pratique de l'éditeur qui cache le New Game Plus du jeu sous forme de DLC payant qu'on peut obtenir avec les versions Deluxe et Ultimate. Heureusement que le jeu en lui-même est très généreux et qu'il ne fait pas d'autres sales coups du genre aux joueurs. Le rythme de jeu n'est pas parfait, mais il compense avec une tonne d'activités à faire et on est sûrs que certaines feront vraiment mouche comme le jeu dans le jeu Sujimon.
Scénario : 8/10
Cette nouvelle aventure dans le monde de Yakuza nous fait passer par tous les états. On passe de la franche rigolade au versement d'une petite larme, ou presque et on s'amuse quasiment à chaque instant. C'est franchement bien écrit et la mise-en-scène, quand elle doit répondre présente, le fait vraiment à fond les ballons. Les personnages sont tous attachants et encore plus si on connaît la licence depuis le début. Bien entendu il y a deux ou trois petites baisses de rythme, car le jeu impose sa vitesse de croisière pour bien nous prendre par les tripes quand il le faut, mais elles restent négligeables face à tout ce que cette aventure propose en termes d'émotions et d'activités. Seule petite ombre au tableau ? Peut-être un peu difficile de s'y retrouver si on a pas au moins fait le septième opus. On conseille même d'avoir joué à Like A Dragon Gaiden : The Man Who Erased Is Name, si possible, pour pouvoir en profiter au maximum. Un chapitre en particulier avec pas mal de clins d’œil pourrait tirer un peu trop en longueur pour celui qui ne connaît pas assez la licence. On regrette peut être quelques thèmes moins marquants que pour le septième opus et quelques évènements qui arrivent un peu souvent par un petit coup du destin un peu forcé qui arrange bien l'histoire, mais en règle générale l’ensemble est prenant.
Note Finale : 9/10
Like a Dragon - Infinite Wealth est un sacré jeu cela ne fait aucun doute, surtout pour le fan de la première heure qui y retrouvera tout ce qu'il aime et bien plus encore. Le joueur sera selon nous heureux de pouvoir vivre cette expérience, surtout s'il a vraiment adhéré à la transition au genre du Rpg en tour par tour. Le contenu est dantesque et le joueur semble toujours être le centre de préoccupation principal de l'équipe de Ryū ga Gotoku Studio, ce qui fait vraiment plaisir à voir et se ressent une fois la manette entre les mains. Il n'y a qu'une technique un peu perfectible que l'on pourra pointer du doigt, mais en contrepartie une tonne de joueurs vont pouvoir vivre cette aventure sans avoir à disposer des consoles de nouvelle génération et c'est, selon nous, une très bonne chose.
Les +
Tellement de contenu fun qu'il est difficile de s'ennuyer.
Le système de combat au tour par tour bien plus profond.
On rigole, on laisse couler une larme, on passe par beaucoup d'émotions.
Des jeux dans le jeu qui fonctionnent vraiment bien.
Les jeux d'Arcade SEGA.
Le duo Ichiban, Kiryu.
Grosse durée de vie.
Donne envie de partir en vacances à Hawaï.
Traduction française au poil.
Les -
Moteur qui commence à dater quand on compare avec la concurrence.
Deux-trois petits accrochages niveau caméra.
Quelques petites longueurs niveau histoire qui n'existaient pas dans le septième opus.
Un chapitre qui laisse les novices de la licence un peu sur le côté.
Des thèmes peut-être moins marquants que le précédent opus ?
Peut-être que le Japon va manquer à certains.