Life Is Strange : Double Exposure
Life Is Strange est mine de rien devenu en peu de temps un rendez-vous immanquable pour une certaine partie des joueurs. La licence inventée par le studio DontNod Entertainment arrive de manière générale à toucher les gens par une panoplie de personnages bien écrits, une histoire bien menée, le tout enrobé dans une ambiance bien fichue tout en abordant des thèmes actuels. Contrairement au précédent opus, ce n'est pas le studio français DontNod qui est chargé de la production pour ce tout nouveau Life Is Strange : Double Exposure, mais Deck Nine qui fait ce qu'il peut pour maintenir la licence en vie, même s'il n'arrive jamais à égaler le génie du studio français. Partez malgré tout optimiste, car il y a quand même du bon ici. Place au test.
Cheeese!
Graphismes : 7/10
Life Is Strange : Double Exposure n'est pas une tuerie technique, ni une tuerie esthétique, mais le titre de Deck Nine arrive quand même à proposer de belles choses dans des environnements très épurés, qui nous rappellent un peu les bons moments d'une vie tout ce qu'il y a de plus banal. Il est toujours agréable de se promener dans cette ville située quelque part dans les États-Unis et où la neige joue un rôle majeur dans la direction artistique. Les intérieurs sont chaleureux et l'époque où se déroule le jeu nous rappelle les jolis feuilletons de Noël qui passent chez nous dès le mois de novembre à la télévision. Bref, c'est en définitive assez mignon, joli à regarder en tout temps et il s'en dégage une ambiance particulièrement charmante qu'on apprécie. On regrettera d'être un peu trop limité en termes de liberté dans cet univers, et on est souvent redirigé discrètement, ou brutalement avec des murs infranchissables, vers l'essentiel. N'espérez donc pas en résumé sortir du chemin tracé par les développeurs pour faire avancer l'histoire. Les personnages sont bien animés et la mise en scène est très soignée.
Violence : 4/10
Ce Double Exposure est conseillé par le PEGI pour les 16 ans et plus. On est en face d'une histoire à taille humaine, du moins si on met de côté les pouvoirs du personnage principal, et on est quand même censé résoudre l'histoire d'un meurtre. Les thèmes abordés peuvent aussi nécessiter une certaine maturité pour être totalement compris.
Jouabilité : 6/10
ATTENTION ! Avec ce jeu, vous mettez les pieds dans un jeu narratif, où la narration est donc bien plus importante que le gameplay. Les développeurs sont ici pour raconter en premier lieu une histoire. La jouabilité ne vient qu'en deuxième position pour renforcer l'immersion grâce à un geste de liberté, des phases de jeu et de l'interaction avec l'environnement pour que le joueur rentre le plus possible dans cette aventure que ce qu'il pourrait faire dans un "simple" film. Comme on est quand même dans un jeu vidéo, certains pourront soupirer quand ils remarqueront qu'ils n'ont pas vraiment beaucoup d'emprise sur ce qu'il se passe au début du jeu et qu'il faut attendre un petit moment avant de vraiment pouvoir jouer, même si on comprend parfaitement que pour planter le décor les développeurs ont voulu prendre du temps pour le faire comme il faut. Heureusement, la protagoniste du premier Life Is Strange va devoir utiliser ses fameux pouvoirs qui vont redonner un petit souffle de contrôle au joueur pour mener à bien une enquête. Les pouvoirs « Traversée », ainsi que « Perception » permettent pour le premier de voyager d'une réalité à une autre à partir de certains lieux, et l'autre permet de comprendre ce qui se déroule dans l'autre monde, ce qui évite quelques changements d'univers pour rendre le tout plus digeste. Les deux fonctions marchent plutôt bien et rendent l'intrigue vraiment sympathique à suivre. Heureusement, le jeu n'est pas des plus longs, car quand on décortique un peu le tout au niveau de la jouabilité pure, on n'a que peu de choses qui reviennent en boucle et c'est la simple interaction avec les gens et l'environnement et les énigmes à résoudre qui sont assez simples. Bien entendu, il y a tout l'aspect des choix qui peuvent changer un peu le déroulement de l'intrigue et la relation qu'on a avec certains personnages, mais c'est un peu tout. De mémoire de joueur, le tout premier jeu de la licence utilisait un peu mieux les pouvoirs de notre chère Max et savait rendre le tout plus palpitant et varié. On pourrait encore parler du Facebook imaginaire portant le nom de "Crosstalk" et la possibilité d'échanger des messages avec d'autres personnages, mais on vous laisse découvrir cela par vous-même. Le jeu est idéal pour quelqu'un qui n'a pas beaucoup d'expérience dans le jeu vidéo.
Bande-Son : 8/10
Life Is Strange : Double Exposure nous délivre une bonne petite panoplie de jolies chansons et de jolis thèmes d'ambiance. On aurait aimé avoir plus de ces derniers pour coller un peu plus à la durée de vie du titre, mais il faut savoir composer avec ce que l'on a ici. Heureusement, le jeu sait jouer du silence d'une jolie manière quand il faut pour faire passer un peu mieux la pilule. Le titre comporte quand même 26 pistes, ce qui n'est pas si mal pour un jeu du genre. Les doublages en anglais ainsi qu'en français sont de très bonne facture et c'est très important dans ce genre de titre pour le souligner.
Durée de vie : 7/10
Pour le genre, la durée de vie est assez honorable et d'un côté, heureusement que l'expérience ne s'éternise pas beaucoup plus, car tout ce qui sert de système de jeu à cet opus ne pourrait pas tenir sur une durée bien plus longue. Les énigmes ne se renouvellent par exemple pas assez pour maintenir l'intérêt du joueur constamment éveillé et cela pourrait faire lâcher la manette à certains avant la fin de l'histoire. Refaire l'histoire une deuxième fois peut être sympathique si on désire voir ce que d'autres choix peuvent changer à l'histoire, mais quand on sait que certains ont des effets minimes et que la boucle de gameplay restera quoi qu'il arrive la même, on peut vite vouloir passer à autre chose quand on connaît déjà l'essentiel de l'aventure.
Scénario : 8/10
Parfait au niveau de son histoire ? Non, mais le jeu de Deck Nine sait nous présenter des personnages attachants et retrouver le personnage qui a lancé la franchise dans un tout nouvel épisode fait un petit quelque chose à l'amateur de la licence. Il y a d'ailleurs des références qu'il faut selon nous un peu avoir pour profiter au mieux de cette aventure, ce qui pourrait être un frein pour certains, même si on peut vous confirmer qu'il est possible de prendre cette histoire simplement pour ce qu'elle est et d'y trouver son compte sans avoir à jouer à autre chose. On aurait aimé que tous les personnages bénéficient du même traitement, mais certains restent un peu trop en retrait à notre goût, ce qui est un peu dommage. La gestion du rythme aurait peut-être pu être un peu mieux menée, surtout quand on sait que l'ensemble reste au final assez "court" pour un jeu vidéo. On regrette que le jeu laisse en suspens certaines questions et que certaines choses soient un peu sorties d'un chapeau magique pour expliquer certains points. La fin aurait peut-être mérité d'être également plus travaillée.
Note Finale : 7.5/10
Deck Nine signe selon nous un bon opus de Life Is Strange. Ils n'ont malheureusement pas encore quelqu'un capable d'écrire des dialogues percutants comme ceux des deux premiers opus numérotés, mais ils ont quand même réussi à garder d'une façon ou d'une autre l'essence de Life Is Strange et ce n'est déjà pas si mal pour un studio qui n'a pas été le géniteur de cette licence. Il y a encore un peu de travail à faire, mais on n’est pas sur une mauvaise voie.
Les +
L'ambiance.
Le personnage de Max est de retour.
Les pouvoirs de Max qui sont sympathiques.
Mise en scène soignée.
Certains personnages secondaires.
OST sympathique.
Tout le monde peut jouer.
La VF et la VO.
Le système de choix mieux valorisé que dans le dernier opus.
Les -
Boucle de gameplay très limitée.
Peu d'imagination pour les énigmes.
L'histoire pas parfaite.
Écriture des dialogues moins raffinée que sur les jeux de DontNod.
Pas une énorme variété de lieux.
Rejouabilité limitée comparée à Life Is Strange 1 et Life Is Strange 2.