Ghost of Yōtei
Ghost of Tsushima était une très bonne surprise à sa sortie, même si on vous avoue que l'on était de notre côté assez confiant car on savait pertinemment que l'équipe en charge du projet n'était autre que celle qui a inventé les licences Sly Cooper et inFamous et qu'on ne la présente plus. Aujourd'hui on vous retrouve pour parler de la suite de ce Ghost of Tsushima qui ne s'appelle pas Ghost of Tsushima 2, mais bel et bien Ghost of Yōtei. Cette fois-ci plus de Jin Sakai comme héros principal, mais une femme répondant au joli nom d'Atsu. Les attentes des joueurs sont assez élevées car pour un premier jeu Ghost of Tsushima frappait assez fort malgré quelques petits défauts et on sait que de manière générale Sucker Punch met la barre toujours plus haut lorsqu'ils s'attaquent à la création d'un deuxième opus. Alors suite en demi-teinte ou un excellent jeu de plus à ajouter au palmarès de Sucker Punch ? On vous répond de suite dans notre test.
Graphismes : 10/10
Ghost of Tsushima était fort joli, mais ici on monte d'un cran et on voit que l'on est sur un jeu dédié à la Playstation 5. La superbe direction artistique ressort plus que jamais grâce à une technique maîtrisée par le studio de développement. On sait en plus de cela qu'ils ont réussi à maîtriser le budget grâce à certaines interviews, ce qui tend à renforcer notre respect pour le résultat affiché à l'écran. La végétation est sublime et le jeu semble plus vivant que jamais grâce au système de gestion du vent du premier opus qui va ici encore un peu plus loin et qui agit directement sur l’environnement. Voir les hautes herbes bouger naturellement au gré du mouvement du vent est visuellement vraiment sympathique. Les développeurs ont en plus de cela utilisé une tonne de petits éléments pour rendre le tout encore plus vivant, comme des feuilles qui tombent, des fleurs d'un champ de fleurs qui s'envolent sur notre passage à dos de cheval et plus encore. On parlait de direction artistique plus haut et il est important de mentionner que certains plans sont tout simplement majestueux, comme celui du mont Yōtei qui a une assez grande ressemblance avec le célèbre mont Fuji. Ce coin du Japon semble avoir été minutieusement étudié et les développeurs ont fait preuve de respect dans le traitement de ce coin du pays du Soleil levant.
Il y a plein de plans qui ont vachement de la gueule quand même
Notre personnage principal n'est pas en reste et l'on remarque assez rapidement le grand nombre d'animations plus vraies que nature qu'il possède et que ses vêtements sont animés au gré des changements de l'humeur du vent. Il semble que tout a été fait dans le design du personnage pour qu'il ait la classe quand le vent se lève, comme peut par exemple le démontrer sa cape. Le jeu offre aussi plus d’environnements différents que le précédent et il n'est pas rare d'avoir le droit à pas mal de décors en intérieur différents, ce qui était peu le cas dans l'opus précédent. Au niveau purement technique, tout est proche de la perfection. Dans tous les modes de jeux choisis, le titre délivre exactement ce qui est marqué dans la description. Si on choisit un mode plus beau à 30 images par seconde, il restera dans un 30 images par seconde totalement stable, même chose pour le mode performance qui lui tournera dans un 60 images par seconde proche de la perfection mais bien entendu avec des détails en moins et une distance d'affichage un poil plus faible. Le tout tourne parfaitement bien, que cela soit sur PlayStation 5 ou PlayStation 5 Pro. Pour ceux qui le désirent, un mode raytracing est également disponible, mais il tournera aussi à 30 images par seconde.
Violence : 10/10
Le PEGI recommande l'aventure pour les 18 ans et plus et on ne sera pas contre cet avis. Le jeu montre des combats à l'arme blanche, des armes à feu et divers explosifs qui font des dégâts sur des êtres humains. L'histoire est aussi mature à bien des égards et n'est donc pas à mettre entre toutes les mains.
Jouabilité : 9/10
Quand on retournait Ghost of Tsushima dans tous les sens, on finissait par ressentir une certaine répétition à un moment donné car quand on prenait le temps d'analyser toute la structure de l'aventure, on se rendait compte que l'on faisait bien trop souvent la même chose, mais dans Ghost of Yōtei l'histoire est heureusement un peu différente. Sucker Punch a fait un assez grand travail de réflexion pour rendre chacun des objectifs principaux de l'histoire, des moments uniques reposant sur des mécanismes de jeu particuliers et même parfois par exemple quelques énigmes au passage. Le jeu est déjà à ce niveau bien plus varié que son prédécesseur. On se rend rapidement compte également que le monde ouvert proposé par ce deuxième opus est mieux géré et donc qu'il offre un bien meilleur rythme de jeu car oui une grande partie de l'aventure repose toujours sur cette proposition. La variété des ennemis proposés est bien plus grande, les façons de les affronter directement sont bien plus nombreuses grâce à plus d'armes aux sensations différentes et il faut savoir s'adapter aux méchants en face de nous pour pouvoir s'en sortir.
Mon cheval il à la classe, non ?
Même les affrontements indirects comme l'infiltration offrent plus de possibilités et donnent directement une toute autre dimension à cette suite grâce à un level design bien plus maîtrisé. Il faut cependant savoir que le début de l'aventure a pas mal de ressemblances avec le premier opus en termes de possibilités de jeu et que c'est peu à peu que le tout s'imbrique et démontre à quel point cette suite est quand même plus aboutie. Le tout évolue vraiment grâce aux compétences que l'on peut acquérir et qui transforment peu à peu le personnage en machine de guerre. On a bien apprécié la nouvelle mécanique de jeu qui permet de désarmer les ennemis, mais attention, cela peut aussi vous arriver. Nous avons quand même noté quelques légers soucis de caméra dans certaines situations où un peu trop d'ennemis nous tournent autour, mais rien de bien grave. On aurait aimé pouvoir grimper un peu partout un peu plus comme dans le dernier Assassin’s Creed se déroulant au japon, ici c’est un peu trop scripté, même si pas mal de possibilités existent quand même. Petite mention spéciale à la DualSense qui est ici bien utilisée et renforce les différentes sensations de frappe.
Bande-son : 9/10
La bande-son est de très bonne qualité avec quelques thèmes marquants, mais ce que l'on retiendra surtout, c'est le sounddesign d'une qualité sans faille. Ce titre a été traité comme un véritable film de cinéma et aucun son n'a été laissé au hasard. Que ce soit le bruitage des objets en arrière-plan pendant une scène, le bruit du vent ou encore de la pluie, le bruit des armes qui s'entrechoquent, tout a été fait pour renforcer l'immersion. Nous vous recommandons fortement le doublage japonais pour vivre l'expérience jusqu'au bout, mais les autres doublages sont également de grande qualité.
C’est mon chien. Il est très gentil comme vous pouvez le voir, faites lui un câlin ! Non ? Pourquoi. :(
Durée de vie : 8/10
Ghost of Yōtei propose une durée de vie très solide et on vous souhaite bonne chance si vous avez l'envie de tout compléter. Comptez sur une trentaine d'heures en quasi ligne droite et environ une quarantaine pour une partie standard. Pour tout faire, comptez dans les 70 heures de jeu au minimum. Ce que l'on retiendra surtout de cette nouvelle aventure proposée par Sucker Punch, c'est son rythme de jeu très fluide qui fait que l'on ne s'ennuie quasiment jamais et où il se passe toujours quelque chose quoi que l'on décide d'entreprendre. On a terriblement apprécié que les développeurs aient pris le soin de combler les principaux défauts du premier et qu'ils aient tout entrepris pour donner au jeu le plus de variété possible.
Toi tu vas mal finir mon vieux.
Scénario : 9/10
L'histoire est bien fichue et Atsu est un personnage que l'on apprend à apprécier au fil de l'aventure, même si on ne sait pas s’il elle marquera tous les joueurs comme Jin Sakai avait réussi à le faire car parfois elle reste trop concentrée sur sa vengeance et presque rien d’autre. Certaines choses nous ont paru vraiment bien pensées, comme les personnages secondaires qui se rappellent de nous si on a déjà été en contact avec eux auparavant. C'est bête, mais cela renforce l'immersion et rend le monde que l'on parcourt bien palpable. On a aussi apprécié le fait que même la plupart des missions secondaires ont été traitées avec un soin tout particulier, ce qui donne l'impression d’avancer dans le récit, même si ce n'est pas forcément le cas. La mise en scène est d'ailleurs excellente et on ne retiendra en négatif que quelques facettes de l'histoire qui ont tendance à un peu trop ressembler au premier opus, même si cela n'arrive qu'assez rarement. Notez que Atsu prend du temps à vraiment se dévoiler et il faut donc attendre la moitié de l’aventure pour mieux apprendre à apprécier ce personnage, ce qui est un peu dommage.
Duel au sommet
Note finale : 9/10
On avait quand même légèrement peur de la redite avec Ghost of Yōtei même si de notre côté on a toujours eu une grande confiance dans l'équipe de Sucker Punch. Pour notre plus grand plaisir, on peut vous confirmer que Ghost of Yōtei est une véritable suite respectant l'ADN de son prédécesseur tout en apportant tout ce qu'il faut pour justifier l'existence d'un deuxième opus. Le rythme du jeu est excellent, la variété est bien présente et contre donc la principale faiblesse de son aîné et tout l'aspect technique ainsi que le gameplay sont léchés comme jamais. Non vraiment, Ghost of Yōtei est une suite très solide qui fait mieux en tout que le premier opus. La seule chose qui nous manquera quand même un peu, c'est Jin Sakai, qui était quand même un bon héros, même si Atsu fait tout aussi bien.
Les +
Un véritable deuxième opus.
Beaucoup plus varié que le premier.
Le gameplay aboutit.
Combats nerveux.
Les nouvelles compétences.
Direction artistique sublime.
Pas de problèmes techniques.
Narration et mise en scène travaillée.
Le sound design de haute volée.
Les -
Forcément quelques quêtes secondaires redondantes.
Des personnages secondaires parfois moins bien modélisés.
L'IA n'est pas toujours des plus malignes.
Deux trois soucis de caméra.
Les plus pointilleux diront que le jeu aurait pu être encore plus ambitieux techniquement parlant.
Certains diront que l'histoire est peut être un brin classique.