Final Fantasy VII : Rebirth

La recréation de Final Fantasy VII a été découpée en trois parties et aujourd'hui nous allons nous intéresser à Final Fantasy VII : Rebirth, qui est la deuxième partie de ce projet titanesque. Refaire le monde de Final Fantasy VII dans son intégralité à une échelle plus réaliste était une tâche vraiment ardue et le moment est donc venu de dire si les développeurs de chez Square-Enix ont réussi à rendre justice à une partie de ce titre mythique de la première Playstation. La pression devait quand même être assez énorme sur les épaules de l'équipe de production, car ce titre a tout de même marqué toute une génération de joueurs en plus de changer l'industrie du jeu vidéo. Avec un peu plus de 100 heures de jeu au compteur, on vous donne notre avis. Place au test d'une partie du remake d'un jeu mythique.

Nous avons tenté de spoiler le moins possible en montrant peu de lieux importants au niveau des images et du test.

Graphismes : 9/10

Final Fantasy VII : Rebirth est un jeu magnifique possédant une direction artistique en béton armé et le tout est soutenu par un aspect technique très soigné, même s'il y a deux ou trois petites ombres au tableau qui viendront titiller les plus pointilleux des joueurs. Pour comprendre la démesure du projet et à quel point la direction artistique est travaillée, il suffit de voir comment a été remaniée la ville de Kalm. Cette dernière est devenue assez énorme comparée à l'originale. Les développeurs ont soigné l'ensemble et ont gardé les points qui font que Kalm est Kalm, comme son réacteur Mako au centre de la ville, pour que les fans de l'original ne se sentent pas trompés sur la marchandise. En général tous les lieux visités dans le FFVII original répondront présent dans Final Fantasy VII : Rebirth et il y aura surtout des ajouts qui viendront se greffer tout autour. Il y avait un hôtel à tel endroit ? Il y sera sans doute dans Rebirth et même le plus petit coin possible répondra sûrement présent d'une manière ou d'une autre. On ne peut que saluer les développeurs pour tous les efforts qui ont été faits pour reconstruire le monde de Gaïa le plus respectueusement possible, tout en le rendant plus grand et cohérent à une échelle plus réaliste. Les développeurs ont aussi rendu obligatoires certains passages qui étaient annexes dans l'original tout en y greffant pas mal de nouveaux lieux, comme des forêts et autres coins luxuriants. On est surtout étonnés de revoir autant d'intérieurs modélisés dans un Final Fantasy moderne et cela faisait vraiment longtemps qu'on en avait pas autant pour notre argent. On est vraiment ravis de revoir ce genre d'ambition dans un FF. Impossible de ne pas aimer par exemple les parties intérieures de la très belle ville de Junon, ou encore le loufoque hôtel horrifique et absolument magnifique du Gold Saucer.

Cloud toujours aussi fringuant.

En combat tout tourne parfaitement bien, la qualité des animations est vraiment exceptionnelle et les effets de particules envoient également du lourd dans nos yeux. L'effet ralenti pendant les combats qui permet de faire le choix des compétences, des magies, des objets et plus encore, offre à chaque instant des plans vraiment magnifiques à regarder et on peut y admirer tous les effets spéciaux du jeu sous toutes les coutures. 

Je me rappelle de cette scène sur Playstation 1.

On a vu à plusieurs endroits certains joueurs se plaindre de quelques textures en dessous du reste, mais on vous promet que le nombre de textures existantes dans ce jeu dépasse l'entendement. FFVII Rebirth propose tellement de choses en termes de variété de lieux et de mini-jeux qu'il est normal d'avoir quelques légers aspects moins travaillés que d'autres. On a surtout dénoté quelques textures de roche un peu plus faiblardes dans la première zone du jeu qui a sans aucun doute été l'une des premières à avoir été réalisée après FFVII : Remake. Il y avait quelques soucis de gestion de la lumière sur le visage des personnages qui ont été atténués sur un patch récent et que l'on a eu la chance de tester pendant un bon moment. De manière générale, le monde de Final Fantasy VII : Rebirth est grand, artistiquement parlant magnifique et surtout, on sent que ça été fait avec passion.

La direction artistique est superbe et le nombre de textures fabriquées pour le jeu est gargantuesque !

Il reste à aborder le point plus délicat des différents modes graphiques qui ne sont pas tous au top. On vous conseille de jouer en mode qualité même si on perd en fluidité pour profiter au mieux de la richesse graphique du jeu. Dans ce mode le jeu tourne de façon très stable et ce n'est donc pas un souci quand on y joue de cette façon.

Un duo d’enfer

On tient aussi à dire que l'on n’a jamais rencontré un seul bug qui a bloqué notre progression, ce qui dans un jeu aussi grand et aussi varié est assez exceptionnel pour être souligné.

 

Violence : 3/10

Final Fantasy VII : Rebirth possède quelques passages poignants qui rendent certains passages de FFVII plus violents que dans l'original et d'autres un peu moins. Le titre est conseillé par le PEGI pour les 16 ans et plus.

Jouabilité : 9/10

Final Fantasy VII : Rebirth propose tellement de contenu qu'il est difficile d'en parler par écrit sans passer par une dissertation, mais on va essayer quand même. Le point le plus important pour beaucoup : le système de combat de la première partie de ce remake de Final Fantasy VII revient pour notre plus grand plaisir, mais dans une version boostée aux hormones. Grosso modo dans Remake avait été mis en place un système qui est selon nous le juste milieu parfait entre la stratégie que peut apporter un système au tour par tour avec des menus de commandes et l'action tant recherchée par Square-Enix cette dernière décennie. En résumé on tapait les ennemis avec des coups et techniques plus simples pour charger une barre ATB et on pouvait déchaîner les enfers des compétences, des magies, des invocations et plus encore quand elles étaient assez chargées. Comment le côté stratégique était gardé malgré l'action à l'écran ? Tout simplement en ralentissant le temps de manière extrêmement stylée quand le joueur ouvre le menu de combat très sobre et en gardant tout ce qui fait de FF un FF. Vous avez un ennemi en face de vous et vous ne le connaissez pas ? Pourquoi ne pas installer la Matéria qui vous apprend la compétence analyser pour découvrir une description de l'ennemi, de son comportement et de ses éventuelles faiblesses ? Une fois cela fait, s'il est sensible au feu, balancez-lui un sort de feu si vous en possédez un et mettez-le en état de faiblesse. Une fois en faiblesse, les coups infligés feront monter plus vite une jauge qui, une fois pleine, met l'ennemi en état de choc, où il sera totalement à votre merci avec en prime un multiplicateur de dégâts, et c'est là qu'il faut frapper fort. Alors qu'y a-t-il qui change dans Rebirth ? Les développeurs ont remodelé la façon de se battre de chaque personnage pour donner encore un peu plus de peps à l'ensemble. Ils ont remarqué que le personnage le plus fun manette en main pour les joueurs était Tifa dans le premier opus et chaque personnage a donc été revu et possède une jouabilité plus nerveuse. Cloud par exemple est bien plus rapide et versatile qu'auparavant et il peut enfin se battre un minimum décemment dans les airs, même s'il est mieux de privilégier d'autres personnages pour ce genre de combat comme Barret. On combine tout cela à un système de synchronisation bien fichu, qui permet via des raccourcis de faire coopérer deux personnages pour compenser la faiblesse de l'un ou de l'autre, et de puissantes attaques synchronisées à débloquer pendant un combat en utilisant la synchronisation standard entre deux personnages et qui agît comme une sorte de "Limite Break" secondaire et on a un système déjà bien plus complet. Ajoutez à cela de nouvelles compétences, de nouvelles Matéria, de nouveaux équipements, trois nouveaux personnages très particuliers et un bestiaire ultra-riche avec des monstres qui possèdent quasiment tous des caractéristiques uniques et vous avez de quoi renouveler entièrement le plaisir de jeu sans en changer la base hyper solide. Les Matéria on en parle depuis un moment, mais c'est quoi ? En gros, il s'agit de sortes d'orbes qui permettent d'utiliser une magie ou une compétence une fois associée à un équipement. La force du système c'est qu'il est possible d'en lier certaines entre elles, si l'équipement le permet, et de faire des combinaisons. Associez par exemple la Matéria Tut à la Matéria Feu et il sera possible de lancer feu sur tous les ennemis sur le champ de bataille en une fois sans coûts de points de magie supplémentaires ni de barre ATB. Bref, c'est un système qui a plus de vingt ans et qui est toujours aussi génial.

Caith sith est le personnage grand gagnant de FFVII version Rebirth. Il gagne beaucoup en personnalité.

Il y a plein de petits autres détails franchement sympas, comme le fait que l'on voit les personnages hors de l'équipe principale se battre avec vous de temps à autre de loin, même s'ils sont techniquement au repos, ce qui renforce l'immersion. La mise en scène des combats de Boss reste, comme lors du précédent opus, absolument dantesque et l'on se croit même parfois dans des combats du film Final Fantasy VII : Advent Children, ce qui est dingue quand on y pense. On apprécie toujours autant que le jeu nous force un peu la main à changer de personnage en plein combat pour tirer le meilleur de son équipe grâce à diverses astuces de game design et level design. L'exemple le plus simple est que certains monstres peuvent immobiliser un personnage et il faut donc passer à un autre pour tabasser le monstre et libérer le héros coincé. Bien entendu, chaque monstre à ses faiblesses et chaque personnage à des forces et des faiblesses et passer d'un héros à l'autre est le meilleur moyen de mettre à terre des ennemis.

 On reste par contre un peu plus réservé sur le système de progression des personnages qui manque, on va dire, d'un peu de "visibilité", alors que le précédent était selon nous un peu mieux agencé. Ce défaut est assez gommé par le fait que l'on peut remettre à zéro nos compétences et refaire son arbre quand on veut sans restrictions, mais il est moins prenant que le Sphérier de Final Fantasy X par exemple. 

Tifa porte bien le costume de la Shinra, non ?

Une des autres grosses nouveautés est que l'on passe de FFVII Remake à FFVII Rebirth, d'un jeu assez dirigiste à un jeu bien plus ouvert qui transpose à merveille le sentiment de voyage que le joueur ressentait en quittant Midgar lors du jeu original. Le jeu arrive à combiner parties plus ouvertes propices aux quêtes annexes avec des couloirs plus dirigistes scénarisés d'une bien belle façon, même si elle n'est pas toujours sans faille. Le tout est combiné à un nombre assez hallucinant de mini-jeux et un jeu de carte qui fonctionne du tonnerre, qui font que l'on ne s’ennuie jamais. Les deux principaux soucis qui en ressortent sont que les couloirs scénarisés envoient du lourd comparé au reste et que les mini-jeux ont parfois des objectifs de scoring un peu trop élevés qui pourront en frustrer plus d'un, même si on relève que les hauts scores ne sont pas obligatoires pour terminer l'histoire. Attention tout de même : toutes les quêtes annexes restent selon nous un minimum intéressantes, car elles ont la bonne idée d’approfondir en quasiment toutes circonstances l'univers de Final Fantasy VII ou la relation entre les personnages, mais on en aurait juste enlevé quelques-unes pour en rendre d'autres plus recherchées avec une mise en scène un peu plus ambitieuse à la place. On aurait été pour que les développeurs tentent de temps en temps de casser la routine qu'ils ont eux-mêmes mis en place avec certaines quêtes pour surprendre le joueur. Par exemple les sources de rivière de la vie à trouver sur la carte, pourquoi pas deux ou trois fois surprendre le joueur avec un combat inattendu ? La bande de héros s'arrête à chaque fois pour analyser dans ce genre de quête une sorte de rocher, faites le sortir de terre et que ce soit un monstre pardi. Cela aurait tendance à faire croire au joueur que l’inattendu se cache un peu partout dans cet univers. On aurait aussi fait en sorte que deux-trois invocations se trouvent dans un petit donjon et pas que reconstituées d'après des combats en réalité virtuelle. On sait que certains critiquent les tours à activer façon jeu Ubisoft, mais elles ont l'avantage de guider un peu les joueurs moins expérimentés dans un monde relativement grand, même si elles peuvent paraître un peu vieillottes au niveau du game design quand on passe après un jeu comme Elden Ring mais comme le jeu a beaucoup à offrir, on ne se prendra pas vraiment la tête sur ce point.

 

Bande-Son : 10/10,

La bande-son de Final Fantasy VII : Rebirth est dantesque tant en nombre de pistes qu’en qualité. La plupart des thèmes composés pour la première partie de ce remake sortie quelques années plus tôt ont été réutilisées ici pour des parties annexes et cela donne déjà une base très solide, mais en plus de cela de nouvelles pistes ont été composées pour cette nouvelle partie. Bien entendu, un grand nombre de thèmes proviennent du Final Fantasy VII original et ont été refaits pour l'occasion, mais il y a bien plus encore. On ne peut être qu'émerveillé par des thèmes comme une des nouvelles versions de celui de la carte du monde très proche de l'original ou d'autres bien plus risqués comme celui qui passe à côté du Canyon Cosmo et qui a une pêche absolue. Les développeurs ont poussé la barre très loin et quasiment chaque lieu et presque chaque scène importante apportent son lot de musiques. Le doublage japonais est excellent et les autres aussi.

Un des personnages les plus iconiques du jeu vidéo

Durée de vie : 10/10

Le rythme du jeu n'est pas toujours des plus parfaits si l'on désire tout faire une fois arrivé dans une nouvelle zone, mais l'aventure proposée est tellement riche que l'on ne peut décidément pas taper sur les développeurs pour cela. En réalité on peut gommer les principaux défauts de rythme en se concentrant sur la quête principale, mais cela rendra forcément plus ardus les affrontements. On nous laisse un peu maître de notre propre aventure la plupart du temps, donc on peut plus ou moins jouer à notre façon, ce qui ne développe pas un sentiment de frustration. Le contenu sur les deux disques est vraiment énorme et comptez au minimum 80 heures de jeu pour voir le bout de l'histoire si vous ne faites pas tout. Vous dépasserez largement les 100 heures si vous faites tout et sans solution pour vous seconder, ce qui est énorme. Difficile de s'ennuyer tant le jeu propose de contenu et même certains qui sont chronophages et bien fichus comme le jeu de carte.

On aime que le titre propose plusieurs modes de difficultés et le mode dit "dynamique" est vachement sympathique et permet de garder les joueurs tout le temps en alerte car le niveau des ennemis s'adapte toujours à celui des joueurs pour garder une difficulté toujours constante. Le mode "normal", quant à lui, est selon nous calibré à la perfection. Le mode difficile est toujours disponible une fois le jeu terminé, mais on aurait apprécié une version de celui-ci où l'on pourrait utiliser les objets.

 

Scénario : 8/10

Les remakes de Final Fantasy VII ne sont pas vraiment un remake, mais plutôt une véritable suite à l'aventure originale et d'un côté c'est vraiment génial, car même l'amateur de l'original ne sait jamais à quoi s'attendre, même si bien entendu dans les axes principaux la trame s'efforce de suivre les événements importants du jeu d'origine tout en ajoutant quelques changements qui finiront certainement par faire un grand boom dans le final du troisième opus. Ce que l'on a vraiment beaucoup apprécié dans ce troisième épisode, c'est l'approfondissement des liens entre les personnages et la manière dont tous les membres de l'équipe ont été traités. On a aimé que les quêtes annexes apportent des points d'équipe, qui permettent de débloquer certaines choses pour les combats.

 

Chaque protagoniste de FFVII est plus vivant que jamais et c'est génial quand on sait qu’à l'origine ce sont déjà des personnages très attachants. On regrette quelques petites baisses de rythme et quelques points qui sont encore peu clairs à la fin de cette aventure, mais on devrait avoir toutes les clefs en mains dans le troisième opus.  On a aussi apprécié les clins d’œils même les plus subtils au reste de la licence Final Fantasy comme l'apparition de certains monstres qui n'étaient pas dans le Final Fantasy VII Original et la mise en scène de manière générale.

 

Note Finale : 9.5/10

 

Final Fantasy VII : Remake était une réussite, Final Fantasy VII : Rebirth sublime le tout en corrigeant les principaux défauts de l'opus précédent en donnant par exemple au joueur bien plus de liberté. Cela a malheureusement tendance à créer d'autres légers soucis que Square-Enix n'a pas complètement réussi à endiguer, comme une structure de monde ouvert parfois un peu vieillotte, qui parfois s'encroûte dans sa propre routine. Rien de bien méchant, non plus et cela fait un moment que l'on n’a pas vu un jeu Square-Enix ambitieux aussi bien fichu dans tous les sens du terme, avec des mécaniques de jeu qui respectent autant le fan de la première heure, qu'un nouveau venu plus enclin à jouer à des jeux d'action. Final Fantasy est enfin vraiment de retour avec ce morceau de FFVII, espérons qu'ils continuent sur cette voie pour les opus principaux et pour le dernier (?) chapitre de ce Remake ambitieux. On a hâte de voir le fin mot de l'histoire et de retrouver ce système de combat de fou furieux.

 

Les +

Le système de combat toujours aussi bon et même meilleur qu'avant !

Bestiaire très varié.

Combats de Boss à la mise en scène dantesque.

On a le même sentiment quand on découvre les plaines que quand on voyait la carte du monde pour la première fois dans le jeu d'origine.

Quand on rentre dans un tunnel scénaristique, le jeu atteint vraiment des sommets. 

La relation entre les personnages géniale.

Une générosité incroyable.

Direction artistique à tomber et quantité de lieux à visiter énorme.

Le jeu de cartes fonctionne d'enfer.

Nombre de mini-jeux hallucinants. On ne voit plus cela aujourd'hui.

Sérieux quand il faut, émouvant quand il faut, drôle quand il faut.

Une bande-son d'une qualité incroyable avec un nombre de pistes hallucinantes.

Les doublages dans toutes les langues de grande qualité.

 

Les - 

L'espèce de Sphérier qui manque de clarté et visibilité à long terme.

Quelques objectifs de mini-jeux très, très durs, qui peuvent devenir frustrant pour ceux qui veulent tout faire.

Structure de monde ouvert parfois un peu vieillotte quand on la compare par exemple à Elden Ring.

Quelques textures en dessous, mais sérieusement on s'en fiche face à tant de richesse et variété.

Pour vraiment en profiter à fond, il faut connaître assez bien l’univers de Final Fantasy VII et même des jeux comme Final Fantasy VII : Ever Crisis

Le jeu a une fin et on doit attendre la suite. 

 

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