Shainiiigamer Test - South Park : L’annale du destin
TEST : South Park : L’annale du destin
Date de Sortie : 17/10/2017
Disponible sur : PS4, Xbox One, PC .
Absurde, vulgaire et totalement wtfuckeste ! C’est ce que l’on pourrait retenir de South Park… pour les faibles d’esprit ! South Park est bien plus que ça, c’est l’image de la culture américaine vue par des enfants de huit ans, mais qui s’adresse à un public averti. South Park : L’annale du destin n’échappe pas à la règle et si en l’espace de 20 ans vous n’adhérez toujours pas à l’humour de Parker & Stone, alors vous pouvez tout de suite arrêter de me lire et reprendre une activité normale.
Le roi est mort, vive le…super-héros !
En effet, l’annale du destin s’adresse aux fans de la série et on reprend l’histoire peu de temps après le premier opus : le bâton de vérité. Malheureux d’avoir perdu son chat, Cartman décide de réincarner le Coon pour pouvoir le retrouver, et ce, en pleine bataille du chaos dans le médiéval /fantastique. Contents de pouvoir contribuer à une véritable mission de sauvetage, mais surtout toucher les 100 dollars de la récompense promise pour financer une franchise d’une éventuelle série Netflix sur le Coon et sa bande, ses camarades troquent leurs costumes médiévaux contre des panoplies de super-héros. À la manière de DC contre Marvel, un autre groupe héroïque veut aussi cette récompense pour les mêmes raisons. C’est dans cette ambiance de conflit, dans une ville habituellement calme qui voit son taux de criminalité en hausse, que vous, « le nouveau », rejoignez les forces du Coon et élucidez le mystère du chat disparu. On retrouve toujours cette confrontation de l’imaginaire scatologique de l’enfant et la cassure de la réalité adulte, dont les problèmes de la société évoqués partent en totale dérision comme le racisme, le vice de l’alcool, de la drogue, l’orientation sexuelle, l’orientation religieuse… C’est ce qui fait l’identité de South Park, l’impertinence, l’humour corrosif et la dénonciation de l’absurdité de la culture américaine. L’annale du destin est exactement à l’image de la série en poussant la personnalisation à l’instar de son grand frère.
Plus grand, plus long et sans coupure
Vous commencez donc le jeu comme dans tout RPG à créer votre personnage avec un grand choix de base, qui va s’étoffer tout au long de votre progression. On a le choix vestimentaire, capillaire, pilosité pour les garçons, maquillage pour les filles (enfin c’est selon votre choix) et plein d’accessoires avec une bonne palette de couleurs. Et là encore, dénonciation de préjugés selon Parker & Stone, vous devrez choisir votre couleur de peau en fonction de la difficulté et bien évident, plus vous êtes « foncé », plus ce sera difficile ! Non rassurez-vous c’est juste un troll, car Cartman confirme : « T’inquiète pas, ça n’affecte pas les combats… juste tous les autres aspects de toute ta putain de vie. » Et des comme ça, va y en avoir tout au long de votre progression, car vous êtes amené de manière très intelligente à découvrir vos origines. Ainsi, vous serez convoqué par Mr MacKey afin de définir votre appartenance et votre orientation sexuelle, Jésus vous demandera votre orientation religieuse, PC Principal vos origines ethniques, …
C’est après quelques petites missions en filigrane de la principale que le Coon va décider de vous attribuer vos pouvoirs. Ainsi, vous aurez, dans un premier temps, le choix entre 3 classes ayant chacune 3 pouvoirs plus une super avec la petite animation qui va bien. Au fil, du jeu vous aurez d’autres classes à débloquer et pour finir, vous aurez accès aux 10 mais à vous de faire votre choix de pouvoirs suivant votre style de jeu. Le Coon prendra un malin plaisir à redéfinir votre enfance pour expliquer l’origine de vos pouvoirs (pour la licence afin de lancer votre série spin-off sur Netflix), intelligemment amené sous forme de tutoriel pour apprendre les effets de vos pouvoirs et comment les utiliser. Le scénario est bien mené avec ses travers ridicules, ses rebondissements rocambolesques et son lot de sujets sensibles qui sont parfois évoqués maladroitement, comme si les scénaristes cochaient une checklist à chaque fois le thème abordé. Ceci dit, l’ambiance et le ton de la série sont bien là pour le plaisir des fans avec un max de personnages présents, beaucoup de clins d’œil aux épisodes et le joueur aura vraiment l’impression de jouer un épisode XL de South Park. L’aventure vous coûtera une quinzaine d’heures, voir le double si vous vous efforcez à tout collecter.
Péter n’est pas jouer
J’ai toujours trouvé le gameplay du bâton de la vérité assez rigide. Ici, nous avons une nette amélioration avec une refonte de South Park et une vraie exploration dans les garages des maisons, mais aussi au sein des rues de la petite ville avec un impact direct sur l’environnement à cause de l’épisode précédent. Pour rajouter à la continuité de l’opus précédent, le petit garçon que vous incarnez a une certaine douance avec son sphincter et vous aurez la possibilité d’user en plus de vos pouvoirs liés à votre classe, d'aptitudes odorantes après avoir mangé certains mets douteux confiés par Morgan Freeman en personne, qui sera un peu votre mentor tout au long de l’aventure à l’image d’un maître Jedi et de son jeune Padawan dans Star Wars. Ainsi, vous pourrez revenir quelques secondes dans le passé et modifier l’espace-temps, arrêter le temps quelques secondes ou créer un double de vous-même enfant ayant les mêmes aptitudes que vous. Ces pouvoirs vous seront très utiles pour résoudre des énigmes ou en combat, mais aussi créer de nouvelles aptitudes en combinant avec celles de vos potes. Les combats, justement, le gameplay a vraiment changé et en mieux ! Maintenant, on peut se déplacer sur un échiquier virtuel et choisir nos attaques en fonction de notre position et celle des ennemis. Cela se joue toujours au tour par tour, mais avec 3 compagnons de plus cette fois-ci et bien évidemment, on peut combiner nos aptitudes de pétomanie pour influencer le cours du combat. On troque les patches d’upgrade pour les armes et les costumes avec un système de crafting pour confectionner de quoi vous nourrir et récupérer de la vie et des artefacts pour booster vos stats dont les emplacements seront débloqués à différents stades de votre level. Malgré toutes ces innovations, le jeu reste facile, même au plus haut degré de difficulté, car sans réel challenge et avec des combats à répétition dotés d'une IA qui réagit de la même façon peu importe ce que vous faites. Un joueur d’expérience risque de vite s’ennuyer. On regrette aussi une caméra externe au plateau de combat où parfois la lecture de la perspective est faussée gâchant la visibilité. En revanche, malgré que ce soit un RPG sur un fond de super-héros, certaines situations nous rappellent que nous sommes seulement des enfants. En effet, il se peut qu’en plein combat, on doive se pousser pour qu’une voiture puisse circuler ou encore que Cartman change les règles quand ça l’arrange… Nouveauté aussi avec ce nouvel opus, une version française a été faite, seulement ce n’est pas vraiment ce qui avait été prévu selon Ubisoft, ce ne sont pas les voix officielles ! Malgré l’effort des comédiens à coller avec les vraies voix, la mayonnaise ne prend pas, voire devient une catastrophe pour certaines… Cette VF est vite oubliable au profit de la VOSTFR, malgré une traduction parfois approximative.
Quantum Pooh
Concernant le Season Pass, il inclura des tenues et des bonus tirés du bâton de la vérité, des conseils de jeu de Servietsky, des combats supplémentaires et deux nouvelles missions comprenant de nouveaux personnages, costumes et bonus. Trois DLC sont prévus :
- « Le deck du danger » disponible en décembre 2017 pour 5,99€, les joueurs prendront part à un combat ultime contre le Dr Timothy qui permettra de débloquer des tenues exclusives et des artefacts.
- « Une nuit à la Casa Bonita » disponible en 2018 pour 11,99€, nouvelle mission où l’on devra se battre contre une présence démoniaque à la Casa Bonita.
- « Tout Croustillant » disponible en 2018 pour 11,99€, cette nouvelle mission permettra de débloquer une nouvelle classe de super-héros.
En Conclusion
Malgré une version française pas terrible et non officielle, une IA pas très réactive et des petits plus n’ayant pas de réel impact, South Park : l’annale du destin reste un très bon jeu avec un scénario qui tient la route. On est complètement pris dans l’humour de Parker & Stone avec cette constante confrontation entre l’imaginaire enfantin et le monde adulte. Ce titre est oubliable si vous n’êtes pas fan de la série, sinon foncez pour des heures de rire !!!
Test réalisé sur la version PS4 par DAGETA