Shainiiigamer Test - Lost Castle
Petit jeu indé développé par Hunter Studio et édité par Another Indie, Lost Castle est un action RPG qui ne manquera pas de vous donner du fil à retordre. Disponible sur Steam pour la modique somme de 9.99€, celui-ci vous propulse dans la peau d’un chasseur de trésors en quête de… bah, de trésors, pardi !
Le château du cupide Earl Harwood a été envahi de démons suite à un rituel démoniaque raté. Les démons, non contents de prendre possession du château et d’en faire leur deuxième résidence, ont ramené leur trésor avec eux ! Pour la gloire et la richesse, c’est donc par-là que ça se passe, le tout affublé d’un style cartoon, dans ce titre bourré de challenge et d’auto-dérision.
Donjons et d…émons !
Lost Castle possède des éléments souvent qualifiés de « rogue-like » dans le jargon des amateurs du genre : des donjons générés plus ou moins aléatoirement, une difficulté punitive, et une myriade d’armes, d’armures et d’objets à découvrir. Il est effectivement possible d’arriver devant le boss de fin en une heure si on joue comme un dieu vivant, et la trame scénaristique des jeux du genre est souvent simple, voire simpliste. Cependant, le caractère aléatoire et la difficulté punitive de ces jeux leur donne une bonne replay value. « Rogue Legacy » et « Risk of Rain » sont deux bons exemples du genre.
Dans Lost Castle, vous explorerez donc le château infesté de démons du Earl Harwood. Après une brève introduction, vous voilà jeté directement dans la fosse aux lions. A vous les gobelins, les araignées, cyclopes, squelettes et autres bestioles démoniaques qui n’attendent qu’une seule chose : vous réduire en charpie. Ce monde en 2.5D ne vous accordera pas de répit.
Le début de la fin ?
Un coup de dague par ici, une flèche dans le genou par-là, une bombe et paf ! Vous voilà déjà mort avant même d’arriver au premier boss. Vous étiez prévenu. Difficile d’avancer en tapant tout ce qui bouge quand 5 gobelins vous criblent de flèches et de sorts. Le jeu ne vous pardonne pas et le moindre pas de travers vous coûte cher : vos PV descendent très vite, et ne remontent qu’en mangeant de la nourriture, qui n’abonde pas.
Mais voilà, si le jeu était difficile à ce point et que vous mourriez constamment au tout début jusqu’à connaître les attaques des ennemis au pixel près, la vaste majorité des joueurs lâcherait le jeu en dix minutes. Heureusement, lors de votre première mort, votre ami a l’air pas suspect du tout se propose de vous enlever votre âme et d’en tester les limites. Si la mort de votre personnage est bien définitive, il vous est donc loisible de débloquer des bonus permanents grâce aux âmes des démons tués jusqu’alors, un peu comme si votre personnage gagnait des niveaux. Ces bonus perdureront pour toutes les prochaines parties, qu’il s’agisse d’une augmentation des caractéristiques de votre personnage, de nouvelles armes pour commencer la partie, de récupérer davantage de vie en mangeant de la nourriture, … Des améliorations qui, sans vous rendre intuable, vous donneront un peu plus de marge avant de rendre l’âme… une fois de plus. Vous l’aurez donc compris, un peu comme dans la série des Dark Souls, la mort n’est que le début de votre aventure !
On prend les mêmes et on recommence
Après votre premier game over, une richesse offerte par des donjons générés semi-aléatoirement saute déjà aux yeux : les salles changent un peu, les ennemis ne sont pas tout à fait les mêmes, les objets obtenus dans les coffres non plus… Si cela peut amener une frustration du joueur devant le manque de chance qui peut arriver lorsque, par exemple, vous n’obtenez aucune nouvelle arme qui vous plaise ou aucun objet de soin après trois salles consécutives, l’élément aléatoire permet également de rendre chaque partie différente de la précédente.
« Semi-aléatoirement », car l’aléatoire a ses limites. Ainsi, le jeu garde une trame fixe : votre périple vous emmènera d’abord chez nos amis gobelins, ensuite dans les jardins du château infestés d’araignées, dans les souterrains qui regorgent de cyclopes, dans les cryptes hantées de morts-vivants, et au cœur du château Harwood infesté de démons !
De plus, chacune de ces 5 zones est gardée par un boss choisi parmi un panel de 3 boss possibles, mais chaque zone a ses propres « boss ». Hors de question d’affronter un boss des cryptes à la fin de la première zone. Votre malchance n’ira donc pas jusque-là.
Justement, parlons-en, des boss, car ce sont eux qui mettront véritablement vos nerfs à l’épreuve.
Si les ennemis se ressemblent parfois entre eux (un gobelin mage ou un gobelin archer reste une petite bestiole verte aux oreilles pointues), on appréciera tout particulièrement le soin apporté aux boss, qu’il s’agisse de leur design ou de leurs attaques : la plupart d’entre eux vous demanderont patience, observation et dextérité avant de comprendre comment en triompher, et le bourrinage ne vous mènera pas loin. Vous remarquerez également assez vite que certains boss sont plus difficiles à éliminer avec certaines armes qu’avec d’autres !
Armé jusqu’aux dents
Pour en revenir aux armes, l’une des richesses de Lost Castle est la variété d’armes et d’objets qui vous est proposée pour défourailler les forces du mal : plus de 150 armes et 50 armures en tout. On apprécie tout particulièrement la variété des armes, déclinées en 7 « types d’armes » (arme à deux mains, épée et bouclier, doubles dagues, arc, bâton, lance et même arme à feu), et les armures légères, moyennes et lourdes. Chaque type d’arme possède un combo, des attaques aériennes, une action spéciale, qui sont tous uniques, et chaque arme possède sa propre compétence unique. Les armures, quant à elles, vous procurent des bonus différents et synergisent parfois avec certaines armes. De plus, la variété des armes vous donne vraiment une grande liberté dans le choix de votre style de jeu. Libre à vous de jouer un héros type « mage » avec un bâton mais portant une grosse armure, ou de manier une hache de bourrin en étant revêtu d’une robe de mage blanc.
Toutes les armes ne sont cependant pas disponibles dès le début : chaque boss tué vous débloquera, pour les parties à venir, des objets à son effigie, qu’il s’agisse de nouvelles armes vous offrant des compétences similaires à celles du boss ou des trésors aux effets bonus délirants, ce qui garde une sensation de « progression » d’une partie à l’autre malgré les nombreuses morts et l’aléatoire parfois frustrant.
Double Trouble
Si vous trouvez un ami aussi masochiste que vous, vous pouvez lui proposer de se joindre à vous pour deux fois plus de fun ! Le soft propose en effet un mode deux joueurs en local (chacun une manette, ou un joueur au clavier et un joueur à la manette) ou en ligne, avec des changements mineurs dans le gameplay : la mort d’un des deux compagnons n’est pas permanente, et l’autre peut le ressusciter autant de fois que nécessaire, ce qui lui rend jusqu’à la moitié de ses PV max ! De quoi économiser des objets de soin.
Par contre, la difficulté est évidemment ajustée : les monstres ont davantage de vie, tapent plus fort, la résurrection prend un certain temps et garde votre personnage immobilisé, et vous risquez très fortement de vous battre pour obtenir les meilleurs objets. Loin de couper la difficulté du jeu en deux, le mode deux joueurs apporte un challenge différent, qui mettra votre capacité à coopérer et vos nerfs à l’épreuve.
En conclusion…
Si vous aimez la difficulté, combattre des hordes de monstres aussi mignons qu’assoiffés de sang avec des skills plus loufoques les uns que les autres, et que le style graphique ne vous dérange pas, vous vous retrouverez très vite à enchaîner les parties sans même vous en rendre compte, sans qu’aucune ne se ressemble vraiment.
Petit bémol, le manque de variété côté musique et effets sonores pourrait en irriter plus d’un, mais les amateurs du genre en feront facilement abstraction ! Les anglophobes noteront l’absence de traduction en français, mais en dehors du côté humoristique dans les quelques dialogues du jeu, cela n’empêche pas de savourer le gameplay.
Lost Castle est typiquement le genre de jeu qui vous donnera l’envie de dire « allez, j’essaie une dernière fois et puis j’arrête » quinze fois de suite. Pour les plus acharnés d’entre vous, le jeu propose même un mode « cauchemar » une fois l’histoire terminée, avec du contenu additionnel et des fins différentes. Comptez sans doute 30 heures avant d’en avoir fait le tour !
Vesper